• - S.O.S anti-addictions

     

    Conseils issus du magasine Santé Douce - spécial stress, trimestriel n°4 (septembre, octobre, novembre 2016)

     

    Qu'est-ce qui nous fait basculer de l'usage festif à l'abus, puis à la dépendance à l'addiction ? Que recherche-t-on dans les substances ou les comportements addictifs ? Pourquoi est-on plus vulnérables à certains moments de sa vie ? Comment vit-on quand un plaisir devient un enfer ? Comment retrouve-t-on sa liberté ? Petit tour d'horizon des addictions les plus communes et des moyens de s'en défaire.

     

    Si l'on parle de définition, l'addiction correspond à l'asservissement dont est victime une personne par rapport à une substance ou une activité. On retrouve de grandes formes d'addictions bien connues comme les différentes sortes de toxicomanies qui peuvent attaquer gravement la santé, mais il existe aussi des addictions plus courantes, pourrait-on dire, comme les personnes qui ne peuvent se passer de café ou de grignotage. Certaines victimes ne sont pas vraiment conscientes des ravages que peut représenter leur addiction, mais la plupart ne peuvent s'en passer en dépit du fait qu'elles soient parfaitement informées des conséquences négatives ayant de fortes chances de se produire.

     

    Un peu d'histoire...

    Le mot est d'origine latine, il était relié au phénomène de l'esclavagisme pendant la période romaine. Ensuite, le mot est passé dans le domaine médical et enfin psychiatrique. Il a dérivé tout en gardant ses caractéristiques premières, mais au sens figuré. Freud parlait d'"habitudes morbides" et il est vrai que parmi ces comportement addictifs, l'attrait à la mort via un comportement allant jusqu'aux extrêmes, avec des tentatives de suicides, parfois répétés, est un phénomène relativement classique. L'autodestruction n'est jamais très loin, l'homme étant par nature à un moment ou un autre attiré par l'excès. L'addiction est donc complexe et tout en se déroulant de façon relativement connue où l'on retrouve les notions de manque, d'endorphines, de plaisirs, de comportement obsessionnel...

     

    Un problème de santé publique.

    Il s'agit d'un problème de santé publique majeur en France comme ailleurs dans le monde, en particulier en ce qui concerne la surconsommation de substances psycho-actives. 100 000 personnes meurent de ces addictions en France, par accident ou maladie (dont environ 40 000 cancers). D'après les statistiques gouvernementales, la conduite addictive serait responsable d'environ 30% de la mortalité avant 65 ans.

    L'addiction est donc un phénomène global qui touche tout aussi bien l'alcool, que la drogue ou le tabac, la sexualité, l'alimentation, l'informatique, les achats compulsifs et le jeu pour ne citer que ceux-là.

    Ces phénomènes addictifs intéressent à la fois les sociologues, comme les médecins, les politiques et les simples citoyens du fait que cela nous concerne tous. Plus les sociétés progressent, se modernisent, offrent de nouveaux moyens, plus les comportements liés à l'excès se développent. La recherche porte donc en priorité sur la protection vis-à-vis de comportements à risque. Etant donné que certains individus parviennent à résister à des dépendances, y compris à la drogue, il est essentiel de parvenir à déterminer par quel moyen physique ou psychologique le processus de résistance se met en place.

     

    Petite dépendance ou abus ?

    On ne traite pas de la même manière une personne qui fume 10 cigarettes par jour et celle qui consomme deux paquets, une personne qui boit de l'alcool régulièrement et celle qui ne peut plus s'en passer, ou une personne qui grignote des sucreries toute la journée avec celle qui mange chaque fois des quantités aberrantes de nourriture. Même si ce n'est pas encore une addiction avérée, une simple dépendance est toujours à surveiller car elle peut dégénérer en cas de souci personnel, professionnel ou financier. M"fiez-vous, cela n'arrive pas qu'aux autres !

     

    Addiction et dépendance.

    L'addiction est très liée au phénomène de dépendance. Nous connaissons tous la signification de ce mot. Lorsque l'on est victime d'une addiction, quelle qu'elle soit, nous devenons dépendants. Notre état devient alors pathologique, car nous avons absolument besoin de consommer une substance précise ou de pratiquer une activité, et ce de façon répétée.

    Certains psychiatres se sont appuyés sur l'étymologie du mot addiction pour aller vers une explication de la dépendance., dont la source se trouverait en fait dans un sentiment de dette que ressent la personne et qu'il faudrait aller chercher dans des carences affectives passées. D'autres se sont appuyés sur les dépendances non chimiques pour affirmer que nous sommes susceptibles de devenir dépendants non pas d'une substance, mais du plaisir que nous a donné l'expérience de cette substance. Ces explications mettent en avant en partie le cercle vicieux qui s'installe, et non pas uniquement suite à une absorption de drogues.

    Ce cycle s'installe sur des éléments anodins ou non. En effet, il peut s'agir de tabac, comme d'ingrédients sucrés, d'alcool comme de chocolat, le phénomène n'est donc pas rare et pas toujours inquiétant.

     

    Usage, abus et dépendance.

    Usage, abus et dépendance sont les trois phases classiques de l'addiction selon William Lowenstein. Notre cerveau tend à nous faire répéter des actes qui lui ont procuré du plaisir, mais une transformation va s'opérer au fil des répétitions. Au point que le cerveau ne parviendra plus à fonctionner sans cet apport. Mais W. Lowenstein reconnaît que nous ne sommes pas tous vulnérables au même niveau. Certains vont ainsi rester au stade de l'usage, voire de l'abus, sans passer à la dépendance, alors que d'autres ne pourront résister.

    L'aspect génétique est l'un des grands espoirs. La Recherche essaie d'avancer sur ce chemin, même si à l'heure actuelle aucune piste de traitement n'a été mise à jour de façon concrète. Un ingrédient ou une activité procure du plaisir et l'on souhaite donc renouveler cette sensation, ce qui fait preuve de bon sens à vrai dire. Comme toujours, le problème qui se pose est celui des limites et du contrôle de soi-même.

    La dépendance va s'installer via plusieurs éléments :

    > Ce qui détermine la dépendance :

    Il existe des substances qui ont un effet physique sur le métabolisme, sans que cela ne soit forcément prévisible. Nous savons tous que l'alcool, le tabac, les différentes drogues douces ou dures, tout comme les médicaments ont un effet et des conséquences physiologiques qu'un médecin peut décrire avec précision. Chaque individu cependant réagit différemment à la première prise, certains aiment, d'autres non, certains éprouvent un certain plaisir, d'autres sont malades. Chaque métabolisme et patrimoine génétique réagit à sa façon, mais le fait est que le renouvellement des expériences entraîne une dépendance physique qui n'a rien d'hypothétique. Cela fait maintenant plusieurs années que les médecins ont démontré l'action des bêta-endorphines du cerveau, produites sous l'effet de certains comportements. Ce qui provoque donc le désir de renouveler l'expérience, encore et encore. L'effet de la dopamine également entraîne souvent un phénomène de répétition.

    > L'aspect psychologique :

    En dehors de cet aspect, c'est bien entendu le côté psychologique qui vient immédiatement se greffer, qu'il s'agisse de la prise de drogues au sens large, ou d'activités. On inclut ici ce qui est nommé aujourd'hui "les toxicomanies sans drogues", dans lesquels on inclut par exemple les comportements boulimiques ou le grignotage systématique (compulsions alimentaires). Il devient difficile de résister à l'attrait que représente l'habitude que cela pose ou va poser. Ces soucis peuvent être de plusieurs ordres, physiques là encore avec maladies à la clé, ou sociaux avec retrait de la vie en société. La difficulté de résister devient insurmontable. Les psychiatres présentent des explications différentes qui mettent en avant des origines bien plus profondes et qui se situent dans le passé de l'individu ou dans son histoire familiale.

    > Le phénomène temporaire :

    Il existe également des cas où le phénomène addictif est temporaire. Certaines femmes peuvent vivre des moments d'intense grignotage à des moments plus difficiles de leur vie par exemple.

     

    Qui peut être touché ?

    Il est quasiment impossible de faire un diagnostic prédictif que ce soit de la part de l'environnement médical comme de l'entourage familiale. Quasiment n'importe qui peut être victime d'une addiction lorsque les circonstances affectives ou relationnelles sont défavorables. En effet, la personne victime d'une addiction procède la plupart du temps par un réflexe naturel d'adaptation lui permettant de faire face à des situation difficiles. La définition de cette situation est complètement subjective en fonction des individus, d'où la difficultés à prévoir mais aussi à soigner.

    Quant à la notion de plaisir liée au moment, elle s'accompagne quasiment toujours d'un sentiment de culpabilité qui explique que nombre de personnes concernées cherchent régulièrement à arrêter ou contrôler ce qu'ils finissent par identifier comme un problème.

     


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